E\'CHAMP\'JEUX ludothèque itinérante

20/01/2012. quelque part dans le désert entre layoune et tantan...

voilà désormais 6 jours que nous avons quitté le mali et notre colline de lassa. Ceci ne fut pas sans une petite boule au ventre et un noeud dans la gorge dû à l'émotion de laisser nos amis. La tristesse de partir fut vite remplacé par la joie de reprendre la route avec ses parfums d'aventure et d'inconnu...

l'inconnu nous l'avons vécu pleinement durant ces quelques jours qui nous ont tout d'abord conduit jusqu'au sénégal et sa frontière avec la mauritanie. Tout d'abord pour quitter le mali, faute de carte précise et suivant les indications floues des personnes rencontrées, nous avons fait un léger détour de 250km … de piste ! Une intersection loupée et un goudron flambant neuf nous ont menés jusqu'au sud ouest du mali alors que nous voulions aller à au nord ouest. Que cela ne tienne nous sommes gonflés à bloc et confiants et ce même lorsque le pompiste de la station nous a annoncé avec un grand sourire que les 250km à venir pour rejoindre kayes ne seraient que de la piste. En route pour l'aventure !

Tout commence bien, le paysage est magnifique et la piste pas trop mauvaise jusqu'à ce que la nuit arrive et que nous crevions. Le hasard faisant bien les choses nous sommes à l'entrée d'un village avec électricité!!. Nous enfilons rapidement une assiette de riz et engageons le changement de la roue gâtée. C'est là que cela se complique. La roue de secours est à plat donc nous allons trouver le propriétaire de la boutique de pneu pour un gonflage express. Nous dérangeons se dernier dans sa cour alors qu'il regardait une émission de variété à la télé, il nous envoi donc son fils de 10 ans pour faire le travail. Avant toute chose il faudra réparer le compresseur, bref. Ceci fait nous constatons que cette même roue de secours est dans un piteux état. Les flancs sont craqués de partout et n'inspire guère confiance ce qui nous amène à maudire encore plus notre voleur de la seconde roue de secours ( elle qui était en parfait état … re bref). Nous décidons donc de dormir à la sortie du village et de revenir faire réparer la roue le lendemain matin. Ceci sera fait rapidement avec 2 morceaux de chambre à air et un peu de colle néoprène. Merci patron ! Et merci à ce village chaleureux de dialafara qui nous à aider dans notre galère.

Nous repartons soulagés, la piste semble s'améliorer et le goudron devrait être à 80km d'ici donc pas de soucis. 80Km plus loin à partir de sadiola, la carte IGN indique «  piste praticable toute l'année » donc pas de goudron et une piste qui va de mal en pire. La tôle ondulée fait chasser le camion de l'arrière et nous avançons péniblement à 25km/h, il reste 90km... finalement tels des pilotes du paris/dakar nous rejoignions kayes sur les chapeaux de roues et dormirons à la frontière mali/sénégal après avoir traversé des forêts de baobabs majestueux sur 100km.

Passage de frontière sans soucis particuliers si ce n'est ceux propres aux administrations ( attendre le chef de poste, trouver le tampon, aller au bureau suivant à l'autre bout de la ville etc...) et c'est reparti pour 600km de goudron, ou presque...

les 250 premiers kilomètres ressemblent à la route de l'espoir en mauritanie: défoncée. Cependant les gens sont chaleureux, et quelques légers tronçons de 500m nous permettent de passer la 5e de temps en temps. Nous dormirons en brousse avant d'attaquer le poste frontière de rosso.

À l'arrivée, c'est un sacré bazar ! 10 bonhommes viennent te voir et te guide vers un lieu inconnu qui s'avérera être l'embarcadère. S'en suit des tractions habituelles « suit moi », «  tu veux faire du change ? » « donne moi tes passeport » etc... Loïc se colle les bureaux tandis que léti s'occupe des mendiants, laveurs de voiture et autres rabatteurs pseudos administrés du coin. Nous embarquons enfin pour la mauritanie.

Ah la mauritanie ! Et surtout ses douaniers ! Raconter l'ensemble du périple administratif serait trop long donc nous nous en tiendrons à quelques anecdotes à savoir:

• le douanier: « pas de passavant pour ton camion donc il faudra prendre un escorte à 300€ »

• loic: « ok j'ai pas d'argent »

• « comment tu vas faire alors ? »

• « bah je m'assois là, j'appelle l'ambassade de france et j'attends »

l'argument « ambassade de france » a marché donc comme par magie après un bref passage dans le bureau du chef, nous avons le passavant pour 4000um (15€).

ensuite le pseudo administrateur, qui était en réalité en rabatteur de mèche avec la douane, vient chercher sa commission et repartira juste avec un grand sourire de notre part avec un merci chaleureux qui le rendra très énervé. Il en sera de même pour le sapeur pompier improvisé en « gentil » guide attentionné qui nous dira la chose suivante: «  alors j'ai perdu mon temps pour rien ?! ». Et oui ! La douloureuse s'élèvera tout de même à près de 60€ pour sortir de l'embarcadère mauritanien le tout en 2h.

Nous reprenons la route, sur les paysages magnifiques que comportent la mauritanie et nous dormirons à un poste de contrôle à 150km de la frontière marocaine. Nous mangerons avec un français dormant lui aussi sur place, il descend en vélo jusqu'au sénégal. Bon courage !

Le vent s'est levé et c'est sous le sable que nous découvrons, au petit matin, le paysage qui nous entoure: ambiance far west, mais avec des dromadaires et des gendarmes en guise de cowboys.

Nous atteindrons rapidement la frontière qui se passera sans encombre. Même le no man's land a perdu son côté terrifiant et nous arrivons avec le sourire au maroc. Ici tout le monde rigole et est bienveillant envers nous. Quelques formalités plus tard et un passage du camion au scanner et nous voilà engagé sur la route du Sahara et ses 1500km de désert. Après 2 jours de route avec un vent de face nous bloquant à 70km/h nous voilà entre layoune et tantan, à l'écart de la route, à profiter du couché de soleil sur les dunes de sables. Demain nous serons à guelmin pour retrouver l'oasis et les amis que nous avions quittés il y a maintenant 2 mois.

... guelmim, enfin!

nous sommes arrivés!